Opinel a 125 ans et on se doit de fêter cela ! “Opinel est une maison formidable” selon Paul Bocuse. Pour Michel Desjoyaux, Opinel est “une histoire de famille comme on les aime”. Nous pourrions en écrire des tartines, évoquer nos souvenirs associés à ce légendaire couteau comme les inombrables saucissons coupés pour l’apéro, les branches taillées pour en faire des flècles… mais ce n’est pas l’objet ! Au fil de l’histoire retrace l’histoire de cette saga familiale. Un livre à mettre entre toutes les mains (à défaut de le mettre dans toutes les poches).
Définition du Larousse pour le mot Opinel : (n.m.) (nom déposé) couteau fermant à manche en bois.
La Savoie : le berceau d’Opinel
Joseph Opinel né en 1872, est le créateur du fameux couteau de poche ! Son grand-père Victor-Amédée Opinel avait dans le hameau de Gevoudaz (coincé entre forêt, torrent et rocher), un atelier de taillandier et une forge pour fabriquer des hâches pour les bucherons… Il faut bien avoir conscience qu‘à l’époque l’artisanat y était par nécessité, particulièrement développé. L’été on s’occupe principalement des bêtes (bovins et ovins) et l’hiver les habitants tissaient le chanvre, taillaient des sabots alors que certains étaient spécialisés dans la fabrication de tonneaux et de seilles (= seau ou bassine utilisés pour les tâches ménagères ou la traite), des tourneurs fabriquaient des bouteilles en bois pour conserver les petits vins de la vallée. Les meuniers fabriquaient de l’huile de noix…
Dans Au fil de l’histoire, vous découvriez de belles photos de l’époque : des paysages de Savoie, l’atelier de taillanderie dans le hameau, des photos de famille, des photos de la ville de Thiers mais aussi des photos de l’atelier aujourd’hui. L’histoire d’Opinel occupera vos longues nuits hivernales et des astuces et anecdotes jalonnent le livre.
Joseph Opinel était un sacré bricoleur (il a même fabriqué son boitier photo) et il décida d’aller se former à Thiers, ville qui bénéficiait déjà d’une solide réputation : c’était la ville où l’on fabriquait une grande partie de la coutellerie française. A Thiers, on ne fait pas les choses à moitié… 😉
Il part donc en ville se former, avec les dessins de son couteau idéal sous le coude ! A son retour, il procède à de gros changements afin de moderniser l’atelier de famille : roue hydraulique, salle de montage et de polissage, il monte une scie mécanique pour la refente des manches, une poinçonneuse à main, un banc de polissoir. Le début de l’aventure pointe son nez.
Joseph déménage, fait construire une usine et innove dans le procédé de fabrication : il invente une machine qui permet de fabriquer les manches de ses précieux couteaux, un marteau-pilon pour ébaucher les lames qui sont à l’époque entièrement forgées au marteau et trempées à l’eau du torrent ! Complètement illuminé, il installe une turbine avec une dynamo pour produire de l’électricité (le premier dans la commune). La famille Opinel dynamisera l’industrie de la coutellerie !
#Retrospective #Passionant
A l’image de Joseph Opinel, Denis Opinel “considère que la force de l’entreprise Opinel repose sur le fait que si le couteau est resté le même, le procédé de fabrication a toujours su évoluer pour améliorer la qualité et optimiser la fabrication”.
Opinel : la main couronnée
Les 5 doigts : Il se raconte en Italie du nord (premier site d’exportation de la marque avant 1900) que le symbole de la marque était à l’origine une main ouverte à cing doigts tendus figurant les cing frères Opinel et qu’au fil des ans et des disparitions, il ne restait plus que trois doigts…
Un jour, j’étais à Tokyo et le Japonais qui contrôlait [ma valise] m’a dit en français “j’avais un Opinel”. Il l’avait reconnu ! Je l’ai sorti [de sa cachette dans ma valise] et le lui ai offert en lui demandant en échange une petite pièce, pour, selon la tradition ne pas couper l’amitié. Paul Bocuse
Opinel : l’un des 100 plus beaux objets du monde
Ce n’est sans doute pas pour rien qu’Opinel s’est vu consacrer au Victoria & Albert Museum, parmi les 100 objets les plus beaux du monde (à côté de la Porsche 911, de la montre Rolex par exemple).
Pour être un marin, il faut un couteau dans la poche, sinon, il nous manque quelque chose ! Michel Desjoyaux
Sur cette belle parole, je vous laisse voguer à vos occupations !
