Une visite en Camargue : La Botte Gardiane

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Un matin, nous nous perdons sur de petites routes où des panneaux indiquent timidement « La Botte Gardiane ». Nous étions à sept lieux d’imaginer que l’entreprise se trouve dans un coin si tranquille, entourée de pavillons paisibles. Cela me surprend après avoir souvent vu leurs chaussures photographiées dans les plus grands magazines de mode. J’imaginais quelque chose de grand, imposant voire pompeux. Peut-être qu’il faut être au calme, au vert, loin du tumulte parisien “fashion” pour créer de belles chaussures ! Antoine nous accueille avec gentillesse et nous présente le savoir-faire artisanal de La Botte Gardiane.

La Camargue au cœur de l’histoire de La Botte Gardiane

Fondée en 1958, La Botte Gardiane est la seule entreprise française spécialisée dans la fabrication de bottes de gardians camarguais. Voici ce qui explique que l’atelier se trouve aux portes de la Camargue. Labellisée Entreprise du Patrimoine Vivant en 2007, ils détiennent un savoir-faire artisanal qu’ils comptent bien préserver. Bottes camarguaises, sandales, ballerines, l’entreprise s’est modernisée dans son style depuis l’arrivée de la famille Agulhon en 1995.

Made in Camargue

Quand on entre, on a l’impression d’être dans la caverne d’Ali Baba. Les peausseries de toutes les couleurs sont entreposées dans un coin (veau, croupon huilé, croupon Camargue…). Les cuirs viennent d’Alsace, de Savoie… mais aussi d’autres pays d’Europe. On entend au loin le bruit des machines à coudre, le marteau de la personne qui, on le découvrira plus tard, apporte une des touches finales à la fabrication des chaussures.

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Pas à pas, la chaussure se forme

Antoine nous amène à chaque poste de travail. On découvre alors le processus de fabrication des chaussures qui ont été imaginées par Fanny. A la coupe, des dizaines d’emporte-pièces permettent de découper le cuir. Pour chaque modèle, chaque pointure, des emporte-pièces différents. Il y a de quoi se faire des nœuds mais tout est soigneusement répertorié, rangé et consigné dans des livres. Pendant qu’on coupe le cuir, des centaines de lanières sont pointées (vous savez les petits trous qui permettent de serrer et desserrer ses sandales…). Un travail de précision.

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Au piquage, plusieurs personnes font ronronner les machines à coudre. On monte, on coud, on tourne, on recoud, on positionne le contrefort… Les chaussures prennent forme, on imagine le pied qui va se glisser dedans dans quelques jours. Un chanceux ou une chanceuse… Puis, on passe devant une petite série pour un client prestigieux de la maison. Je ne vous l’avais pas dit ? La Botte Gardiane fabrique à la commande (provenant de la boutique, d’une demande particulière, du Japon où de je ne sais où encore) donc on voit défiler une paire de sandales, des bottes, des bottines. C’est varié puisque ici c’est l’hiver et qu’à l’autre bout du monde c’est l’été. Les chaussures attendent d’être emportées ! La chaussure montée va passer au stand « bande abrasive » pour enlever la sur-épaisseur liée aux coutures puis devant les impressionnantes machines qui permettent de coller le cuir à la première couche de la semelle. Ces machines dénotent avec tout ce qu’on peut voir dans l’atelier. Elles sont neuves, elles respirent la technologie et cela nous fait penser à une machine tout droit sortie d’un film de science-fiction, avec des milliers de tentacules qui viennent tirer le cuir fermement afin de le rapatrier sur la semelle intérieure de la chaussure.

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Un stock d’intercalaires et de semelles attend lui aussi patiemment d’être emporté, collé, cloué ou cousu selon le modèle de la chaussure.

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A flux tendu, il faut compter deux bonnes heures pour fabriquer une paire de chaussures et pourtant ce n’est pas simple ! Je n’imaginais même pas que c’était si compliqué de fabriquer ne serait-ce que la semelle. Cette visite vous permettra de découvrir les étapes nécessaires à la fabrication d’une paire de chaussures qui vous durera de longues années.

En voir un peu plus en vidéo…

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