Thierry, girouettier artisanal, va lui faire tourner la tête…

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thierry soret girouettier dans son atelier

Alors que trônent (ou tronent si la réforme de l’ortographe passe par là) fièrement des dizaines de milliers de coqs sur le toit de nos églises, le métier de girouettier artisanal est aujourd’hui, un métier confidentiel ! Thierry Soret est un irréductible gaulois (peut-être devrais-je dire viking) qui façonne au gré des envies de ses clients, des girouettes aux multiples représentations. Ce sont les vikings qui ont importé cette tradition en France et aujourd’hui, j’ai voulu vous en parler car il me semble que la girouette est un symbole bien français. L’occasion faisant le larron, je me suis dis en rédigeant mon article que la girouette était un excellent cadeau pour déclarer sa flamme à son amoureux(se). Vous allez comprendre pourquoi…

Thierry Soret, vous êtes girouettier artisan. D’où vient votre passion pour les girouettes ? Un lien avec la météo ?

“Je suis girouettier artisanal”. En voilà un drôle de métier ! Tellement rare qu’en cherchant sa définition, j’ai découvert que le mot n’était pas dans le dictionnaire Larousse (du moins dans la version en ligne). Serait-ce un métier inventé, venu d’une contrée lointaine dont la nature de l’activité et le savoir-faire n’ont pas encore été clairement identifiés ?

A son adolescence dans les années 80, Thierry Soret a commencé à fabriquer ces premières girouettes : des avions pour lui et pour ces premiers clients ! Inspiré par son grand-père qui fabriquait des girouettes, il est devenu artisan girouettier dans les années 90. Aujourd’hui, ceux qui deviennent girouettiers sont généralement d’anciens couvreurs car avec l’âge, il est parfois difficile de poursuivre ce métier jusqu’à la retraite. Thierry a également constaté que les jeunes se passionnent pour les girouettes jusqu’à l’adolescence puis s’en détachent avant de finalement y revenir à la trentaine. C’est peut-être ce qui explique qu’il n’y a pas de jeunes qui souhaitent devenir girouettier (sans parler du fait qu’il n’y a évidemment aucune formation pour devenir girouettier). Sans formation, en observant son grand-père, en apprenant par lui même, Thierry Soret est devenu artisan girouettier !

Pour être girouettier artisanal, il faut être passionné et patient !

Installé au coeur du Perche, dans le village du Le Mage (Orne, Normandie), il fabrique des girouettes à la main, de façon artisanale.

Pourquoi y a-t-il un coq sur le toit des églises ?

La tradition a voulu qu’on réserve la girouette du coq pour les églises. Thierry estime qu’il y aurait donc environ 38 000 coqs au dessus de nos têtes. A priori, rien à voir avec le coq rose de la frenchtech ni même avec le symbole de la France et encore moins à voir avec les qualités proverbiales de fierté, de courage, d’intelligence et de vigilance.

Le coq sur le toit des églises a fait couler beaucoup d’encre et les histoires à ce sujet ne manquent pas. Thierry nous raconte la légende de Saint-Pierre qui expliquerait l’origine du coq sur les toit : Saint-Pierre a rénié Jésus trois fois avant que le coq ne chante deux fois. Par la suite, chaque chant de coq rappelle au saint sa trahison. Il sera alors placé sur les clochers pour rappeler aux hommes leur faiblesse !

Thierry Soret ne perd pas le nord

Thierry Soret s’est rapidement rendu compte que nous avions tous des idées bien figées sur la girouette : un coq sur un toit, un truc un peu vieillo, as been que l’on trouve pour 30 euros dans toutes les jardineries de France !

C’est pourquoi il a décidé de créer un blog sur son activité. Thierry “veut réhabiliter la girouette”, veut rendre ces lettres de noblesse à cet objet qui en réalité est le reflet de celui qui le commande ! En effet, la girouette qu’on trouve généralement dans les jardineries sont des girouettes industrielles, qui ne représentent rien en particulier et qui malheureusement sont des pâles imitations de ces objets d’Art : des chiens, des chats, des coqs…

  • bien souvent en résine epoxy donc il faut s’attendre à une durée de vie très très courte alors qu’une girouette en cuivre est un véritable objet de famille que l’on se transmet de génération en génération et qui peut durer 300 ans
  • peintent en cuivre pour lui donner de l’allure
  • pas équilibrées avec un plomb donc autant dire que la girouette piquera rapidement du nez
  • avec un “W” pour west à la place du “O” de ouest : et voilà que notre girouette s’internationalise et fait fi des symboles… !

Le saviez-vous ? Lors de la 1ère guerre mondiale, pour tuer l’ennui car parfois il ne se passait rien pendant plusieurs jours, les soldats fabriquaient des girouettes d’avion. C’était même une petite compétition entre les lignes françaises et allemandes. Témoignage du grand-père de Thierry !

Artisan girouettier : voilà de quoi surprendre

Ce métier étonne. Thierry lorsqu’il parle de son métier, croise souvent des gens qui n’en reviennent pas, qui se demandent comment aujourd’hui, on arrive à en vivre. Effectivement, cette question est cruciale car il faut environ 3-6 jours pour fabriquer une girouette et il faut compter environ 250 euros pour repartir avec une belle girouette en cuivre.

Une girouette, c’est un peu de nous que l’on partage

Thierry fabrique des girouettes personnalisées pour des particuliers. Ainsi, il s’est vu faire une girouette pour un apiculteur, pour des fans d’avions qui sont en nombre du côté de Toulouse (la girouette A 380 caracole en tête des demandes, dans les nuages, avec la rangée de hublots). Pour un pêcheur breton, il a fabriqué une girouette représentant un chalutier et une mouette…

Comment fabrique-t-on une girouette ?

Tout commence par un échange entre Thierry et ses clients.

“Dans la conversation, je vais voir ce qui les caractérise. Dès fois, je me rends compte qu’une autre scène que celle imaginée initialement par le client, pourrait mieux les représenter. Une fois, un agriculteur souhaitait que je représente une girouette avec une vache alors qu’il était passionné par ses tracteurs. Je lui ai donc proposé une autre création.”

Puis, vient le temps de la réalisation du dessin de la girouette. Une fois validé, Thierry pointe la tôle en cuivre, réalise la découpe dans une seule tôle, l’assemble, l’emboîte et la soude. Sur l’axe, Thierry grave un message ou une devise de famille.

“C’est important de réaliser une girouette dans une seule tôle afin qu’elle résiste mieux aux intempéries.”

La partie technique réside dans l’équilibre du plomb. Chaque girouette a un contrepoids différent (en fonction de la taille et donc du poids de la scène représentée). Le plomb est fondu à 450 °C puis moulé dans une lingotière.

Qui achète encore des girouettes ?

Les clients de Thierry sont souvent des particuliers et des couvreurs. Il reçoit peu de commandes des administrations alors qu’avant les instituteurs passaient des commandes. La girouette était une excellente façon de faire un cours sur le vent, les éléments !

N’oubliez pas, là où les vikings sont passés, vous trouverez des girouettes alors levez bien la tête pour les apercevoir et n’hésitez pas à contacter Thierry Soret pour faire un cadeau au top de l’originalité !

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