La maison Noilly Prat, installée à quelques mètres du port de Marseillan propose une visite qui attire aujourd’hui des curieux venus du monde entier. Et oui, le vermouth a une renommée internationale et La maison Noilly Prat ouvre ses portes afin de vous faire découvrir son histoire ainsi que ses apéritifs. J’ai fait cette visite dont j’avais beaucoup entendu parler afin de m’en faire ma petite idée et pour goûter le Noilly Prat rouge que l’on ne trouve qu’à la boutique de La maison Noilly Prat. Pour les amateurs d’œnotourisme et de spiritourisme, bienvenue chez La maison Noilly Prat !
Noilly Prat : de Lyon à Marseillan en passant par Marseille
En 1813, Joseph Noilly herboriste, créer son premier vermouth sec français, à base de vins blancs infusé avec une vingtaine d’herbes et épices du monde entier.
Le saviez-vous ? L’élaboration du vermouth Noilly Prat est complexe et vise à reconstituer le goût du vin importé en bateau, exposé sur le pont au soleil et aux embruns car à l’époque, le vin était transporté dans des conditions bien différentes de celles que l’on connait aujourd’hui. Vous imaginez bien, après des mois en mer à se faire secouer et chauffer, le vin n’a plus du tout le même goût qu’un vin vieilli dans une cave bien sombre et fraîche !
Installé initialement à Lyon, il décide d’ouvrir un second établissement à Marseille, rue Paradis, afin de pouvoir exporter plus facilement ses produits notamment en Algérie. Anne-Rosine Noilly Prat (oui oui, une femme d’affaires – remarquable pour l’époque) a internationalisé La Maison Noilly Prat.
Le saviez-vous ? Aux USA, le Dry Martini, boisson qui peut se préparer avec du Noilly Prat original Dry, est la boisson préférée de James Bond… En France et en Allemagne, on aime utiliser le vermouth dry pour cuisiner des saint-jacques et pour accompagner une bourriche d’huîtres.
La Maison Noilly Prat viendra ensuite s’installer à Marseillan, lieu de stockage du vin acheté dans la région Languedoc-Roussillon pour produire le vermouth. Cela restait plus pratique de centraliser l’activité à Marseillan afin d’optimiser les transports et la production.
Visite de La Maison Noilly Prat : une visite épicée et ensoleillée
La visite commence dans un grand hall majestueux où sont exposées de vieilles affiches et de vieilles machines. D’imposants fûts vous surprendront !
Lisa nous entraîne ensuite dans la salle dite “Chai des Mistelles” ou “du Canada”, l’une des caves originelles de La Maison Noilly Prat. C’est ici que dans des grandes cuves de chêne pouvant contenir jusqu’à 40 000 litres de vin Mistelles, le vin Moscatel mature pendant 12 mois. Une odeur de vin incroyablement délicieuse pour un vin riche et doré. Merci à l’évaporation… et je n’imagine même pas si vous faites la visite juste après avoir rempli ou vidé les foudres. 🙂
L’enclos où vieillissent les vins au soleil sont impressionnants et étonnants car d’habitude, les fûts sont plutôt entreposés dans des endroits frais et à l’abri du soleil. Ici, le picpoul et la clairette sont élevés dans l’arène où des centaines de tonneaux sont alignés. De belles photos en perspectives ! Lisa en profite donc pour nous expliquer l’intérêt de faire vieillir le vin à l’air libre, exposés aux embruns, au soleil et au vent. Les fûts sont vieux mais vous comprendrez pourquoi est-ce que La Maison Noilly Prat les conserve soigneusement. La « part des anges » n’est pas un film mais bien un phénomène naturel qui découle de cette exposition aux éléments naturels.
Puis, on entre dans La Salle des Secrets où les épices et herbes qui sont utilisées par la maison comme la camomille romaine ou la gentiane de France sont soigneusement présentées au milieu de photos d’archives. Lisa nous explique le procédé de fabrication : le Maître de Chai dodine les épices, herbes et les différents vins pendant 3 semaines avant de laisser reposer le tout encore 6 semaines. Une vraie technique pour donner un goût unique aux apéritifs.
Bien que les recettes soit secrètes, Lisa nous apprend que dans le Noilly Prat Original Dry (Vermouth blanc), on sent davantage la coriandre, la noix de muscade,… alors que dans le rouge, c’est le safran de Grèce, les racines d’iris, l’absynthe, les fèves de cacao et le clou de girofle qui dominent. Dans l’ambré, on est sur des notes de vanille et cannelle…
La visite se termine par une jolie dégustation des trois apéritifs : original dry, rouge et ambré. Lisa vous donnera quelques indications pour accorder mets et plats ainsi que des fiches recettes pour mettre tout cela en pratique dès qu’une bonne occasion se présente ! Une jolie terrasse vous permettra de vous rafraîchir avant de repartir vers de nouvelles découvertes.
Maryline Monroe buvait le cocktail Red Manhattan dans le film « Certains le préfèrent chaud », réalisé à base de vermouth rouge. Moi, je me suis laissée tenter par l’original dry. Et vous ?
