Visite enivrée à la Cave de Gan Jurançon

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Aux pieds des Pyrénées et non loin du célèbre Château de Pau, notre séjour dans le Béarn commence par la visite de La Cave de Gan Jurançon. Mathilde nous a guidés afin de nous raconter l’histoire de La Cave et nous présenter son savoir-faire. Comme nous aimons aussi les visites de centres d’embouteillages, nous n’avons pas pu refuser l’invitation. Pendant notre visite, nous nous sommes fixés un objectif : comprendre ce que nous allions goûter à la fin de la visite ! Suivez le guide pour une visite d’entreprise au cœur des Pyrénées-Atlantiques, dans le Béarn.

Le prince de Colette : Le Jurançon

En arrivant dans le Béarn, on découvre tout de suite ce qui fait l’une des spécificités des vignes plantées ici, elles sont à flanc de coteaux, en terrasse et elles sont très hautes. Cela signifie deux choses : les paysages sont vallonnés et les vendanges sont par conséquent, manuelles.

Le Jurançon est un vin blanc d’Appellation d’Origine Contrôlée (AOC) du sud-ouest. Situé dans le Béarn, le vignoble est très circonscrit (environ 1000 hectares), entre Oloron-Sainte-Marie et Pau et il est arrosé par les gaves (voilà comment on appelle un cours d’eau dans les Pyrénées-Atlantiques).

« Je fis, adolescente, la rencontre d’un prince enflammé, impétueux, traître comme tous les grands séducteurs : le jurançon. ». Extrait de Prisons et Paradis, Fayard, 1932, Colette

Deux cépages permettent de fabriquer le Jurançon sec (appellation reçue en 1975) et doux (appellation reçue en 1936) : le Petit Manseng et le Gros Manseng. Le premier est plus sucré et puissant que le second.  Deux récoltes successives sont réalisées pour ces deux cépages (de mi-septembre à mi-octobre pour obtenir un vin sec et de mi-octobre à mi-novembre pour produire un vin plus doux).

Le saviez-vous ? En décembre et janvier, c’est l’époque des vendanges tardives ! Le raisin Petit et Gros Manseng, bien confit et marron, est récolté pour produire une petite production de vin ayant l’appellation Jurançon Vendange Tardive et qui peut être commercialisée à partir de mi-juin.

La Cave de Gan Jurançon, un peu d’histoire

La Cave de Gan Jurançon a été fondée en 1949 par des vignerons qui souhaitaient mutualiser leurs moyens de production. Aujourd’hui c’est un regroupement d’environs 250 coopérateurs qui produisent du raisin qui sera ensuite vendu soit sous une des marques commerciales de la cave de Gan Jurançon soit sous le nom du Domaine ou Château des producteurs.

Il y a environ 90 salariés dans la cave. Certains dans les vignes, d’autres au chai, à l’entretien, au centre d’embouteillage ou encore à l’export… La visite vous permettra donc d’avoir un aperçu global de la production du raisin à sa commercialisation.

La visite de la cave de Gan Jurançon : elle vous en débouche un coin

La visite commence sur le quai de déchargement. Evidemment, ne vous attendez pas à y voir le remue-ménage comme sur la photo car l’activité bat son plein uniquement lors des vendanges. Le raisin est pressuré dans de gros entonnoirs afin que la peau se casse et que le jus de raisin coule naturellement vers les cuves.

Puis, vous découvrirez la salle de pressurage où d’énormes cuves permettent de poursuivre le processus d’égouttage du raisin. On vous parlera de gravité et de pressoir pneumatique… Les résidus végétaux sont retirés pour être envoyés à d’autres entreprises qui les utilisent pour fabriquer des produits de beauté et des huiles, ce processus a pour nom la distillation.

Avant d’arriver au fameux chai semi-enterré, vous découvrirez les 19 cuves de fermentations de la cave. On vous expliquera ce processus technique et pour ceux qui imaginaient voir des cuves en bois, on vous expliquera aussi pourquoi la fermentation se fait dans des cuves en inox. Après des hectolitres d’explications, vous entrerez dans le chai semi-enterré où de vieux outils sont exposés ainsi que des mosaïques gallo-romaines datant du IVème siècle.

Dans la salle des cuves de vinification, on vous expliquera comment le jus fermenté devient lentement du jus vinifié. Puis, dans la cathédrale éclairée, plus de 500 000 bouteilles tirées-bouchées sont entreposées là. Petit effet garanti et instant photo incontournable pour ceux qui aiment les alignements, les jeux d’ombre et de lumière… Certains vins sont vieillis 8 mois dans des fûts de chêne qui sont entreposés ici.

Savez-vous ce que signifie l’expression tirée-bouchée ? Je suis d’humeur joueuse, donc gardons la surprise pour la visite ! 😉

Pour les groupes qui veulent aller plus loin : nettoyer, remplir, boucher au centre d’embouteillage

Nous avons eu la chance de pouvoir visiter le centre d’embouteillage de 4000 m2 flambant neuf de la cave de Gan Jurançon. Ludovic nous a présenté le centre et l’activité de son équipe. Ici, on peut produire jusqu’à 6000 bouteilles par heure. C’est toujours impressionnant de voir un centre logistique, c’est un peu comme un grand huit. Ludovic nous a aussi expliqué comment la cave s’y prenait pour tenter de limiter son impact sur l’environnement : pompe à chaleur, utilisation de l’eau de la rivière qui coule non loin pour climatiser le lieu et panneaux solaires ont été installés pour optimiser le fonctionnement du centre.

L’espace de stockage devrait vous bluffer et vous comprendrez mieux comment ils s’organisent pour expédier plus de 4,5 millions de bouteilles par an.

Six bonnes raisons de visiter la Cave de Gan Jurançon

1. Etancher votre soif de connaissances en faisant une visite œnotouristique dans le Béarn

2. Découvrir la belle cathédrale de bouteilles dans le chai semi-enterré de la cave

3. Visiter le centre d’embouteillage de la cave de Gan Jurançon

4. Repartir avec une bouteille personnalisée (mariage, baptême…). L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération.

5. Goûter gratuitement les différents vins que propose la cave

6. Apprendre à bien associer le vin de la cave avec de bons petits plats en suivant les recettes proposées par Mathilde ! Excellente idée non ?

Avec 4,5 millions de bouteilles par an, la cave de Gan Jurançon a un savoir-faire qui mérite un stop sur la route de vos vacances. Et si le temps le permet, vous pourrez même apprécier la vue sur le Pic du Midi depuis le petit talus à l’entrée du chai semi-enterré ! Voilà une bonne première étape pour ceux qui ont prévu un petit road trip dans le coin : Pau, Gan, Orthez, Salies-De-Béarn, Navarrenx vous réservent de beaux savoir-faire à découvrir en lecture ici et en action sur place. Merci à Mathilde pour son accueil et sa disponibilité pour répondre à toutes nos questions !

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J'ai le plaisir de vous faire découvrir les savoir-faire français au travers de mes reportages et interviews. Je me laisse porter par ce que m'inspirent mes rencontres, mes échanges. J'adore les vieilles boites, qui ont de belles anecdotes à raconter. J'aime le subtile mélange entre tradition et modernité ! J'apprécie l'engagement des hommes et des femmes qui ont décidé de fabriquer en France...

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