Une maison sans grand-mère, c’est comme un œuf sans sel…

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Si je vous dis « sel », environ 90 % d’entre vous vont me parler de Camargue, Guérande, Noirmoutier… bref du sel marin que l’on produit dans les marais salants. L’image carte postale est ancrée dans nos esprits ! Aussi, pour tous ceux qui ne sont pas prêts à changer de paradigme, arrêtez-vous là car je risque de mettre un grain de sel dans votre vision de la production de sel en France ! Pour les autres, poursuivez votre lecture pour une découverte minérale, gustative et légendaire (même pas peur des mots)… Je vais vous parler de ma visite à la saline de Salies-de-Béarn, cité du sel qui se trouve dans les Pyrénées-Atlantiques et sur la route du sel.

Je vous préviens…

  • J’avais envie de vous parler de cette visite car le sel c’est comme le papier, c’est familier mais au final on ne sait que peu de choses sur son histoire (la gabelle du sel, cela vous rappelle quelque chose…) et sa production.
  • Néanmoins, ce n’est pas évident de parler d’un visite où l’on observe de loin la production de sel et qu’on parcoure un musée historique/technique pour en savoir plus sur le sel. Je tente… Vous m’en direz des nouvelles car c’est un exercice moins évident que pour une visite guidée dans les ateliers de production.
  • Le titre de l’article est une excellente citation de Florence King, romancière américaine.

Deux choses à retenir sur le sel et Saliès-de-Béarn

La cité du sel, Saliès-de-Béarn est connue depuis l’Antiquité pour son sel qui a façonné cette petite ville (en escargot, depuis la source d’origine), les maisons des exploitants de sel (vous trouverez des auges en pierre, coulédés, devant certaines maisons du centre) et rythmé la vie des salisiens. Je vous invite à vous y balader, un vrai délice.

La saline de Saliès-de-Béarn est née après la promulgation de la loi du sel en 1840 qui obligeait les exploitations de sel à produire un minimum de 500 000 kg de sel par an. Pourquoi ? Petit explication (désolé pour la référence) : « on peut collecter mille fois mille exploitants, non, on peut collecter une fois mille exploitants, non, on peut collecter une fois un exploitant plutôt que mille exploitants une fois »… Bref, c’est plus simple de collecter un impôt auprès d’un exploitant qu’auprès de 100 exploitants, vous me suivez ?

D’où vient le sel de Saliès-de Béarn ?

Le sel vient toujours de la mer/océan. On est tous d’accord sur ce point et cela veut dire aussi que le bassin Aquitain a été à un moment donné sous l’eau… Voici les principaux phénomènes géologiques qui se sont produits et qui expliquent la présence d’une source salée à Saliès-de-Béarn soit plus de 200 000 millions d’années résumés en 5 points :

  • L’eau de la mer Boréale qui était présente dans le bassin Aquitain s’est évaporée (climat aride). 
  • Le sel a été protégé par de nombreux autres débris d’animaux marins (climat moins aride mais le phénomène d’évaporation se poursuivait lentement).
  • Lors de la formation des Pyrénées, le sel s’est glissé dans les failles.
  • L’eau de pluie a peu à peu dissout la roche saline.
  • L’eau des sources salées de Saliès-de-Béarn est née de l’union des eaux de pluie, des roches salines et des strates argileuses chargées en oligo-éléments.

Le saviez-vous ? L’eau des sources salées de Saliès-de-Béarn est plus riche en sel que l’eau de la Mer Morte mais aussi 10 fois plus salée que l’eau de mer !

La production de sel à Salies-de-Béarn

Il y a donc les marais salants où les sauniers et paludiers récoltent le sel et ils y a des sites comme à Saliès-de-Béarn où l’on utilise la technique de la poêle à sel à ciel ouvert pour récolter quotidiennement le sel qui provient des sources de Saliès-de-Béarn.

Notre conseil : venez le matin tôt afin d’observer la récolte du sel depuis un promontoire. Si vous avez des jumelles, c’est mieux. Des petites tables vous donneront les explications nécessaires à la bonne compréhension de ce que vous voyez.

La visite de l’espace dédié au sel de la saline

La visite de l’espace sel de la saline est un incontournable de la ville. Après avoir déambulé dans la petite ville, fait un tour au Casino pour admirer sa verrière et le bâtiment de manière plus générale, participé à une petite cure aux termes d’à côté, arrêtez-vous ici pour deux choses : découvrir comment on produit le sel du Béarn et en savoir plus sur le sel, les particularités de ce sel minéral… dans cet espace musée. Il est très sympathique, pleins de panneaux, de vielles affiches, des photos d’époque, des petits jeux rigolos, une vidéo sympa à voir pour saupoudrer votre culture G de sel ! On y parle de la ville, de son épopée thermale, des traditions locales et de pleins d’autres choses encore. J’ai adoré les nombreuses citations parsemés ici et là. Idéal avec des enfants (curieux et qui aiment lire ou alors qui ont des parents qui aiment lire pour eux). 😉



La petite boutique attenante vous permettra de ramener quelques produits à offrir et de déguster des produits de la région (inclus dans le prix de la visite).

Quand venir ? La deuxième semaine de septembre, c’est la hesta de la sau, une fête traditionnelle qu’il serait dommage de rater ! Pleins d’animations vous divertiront facilement : course des tiradous (les porteurs du sel) avec leurs sameaux (cuves) ou la course des porteuses des herrades (récipient en bois que les femmes portent sur la tête) ; marché artisanal ; marche des confréries ; défilé de chars et bien d‘autres choses !


Reprenez des forces au restaurant des Voisins

Une fois n’est pas coutume, voici mon conseil culinaire. Faites une halte après autant d’efforts au restaurant des voisins. S’il fait beau et chaud, réservez une table dans la mini cour encastrée entre plusieurs ruelles de la ville. Nelson Da Silva devrait vous ravir avec des produits locaux et une cuisine gastronomique excellente !

Restaurant des voisins, 12 rues des voisins – 64270 Saliès-de-Béarn

J’espère que cet article vous aura donné soif de curiosité… 😉   Sources m’ayant bien aidées pour rédiger cet article :

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J'ai le plaisir de vous faire découvrir les savoir-faire français au travers de mes reportages et interviews. Je me laisse porter par ce que m'inspirent mes rencontres, mes échanges. J'adore les vieilles boites, qui ont de belles anecdotes à raconter. J'aime le subtile mélange entre tradition et modernité ! J'apprécie l'engagement des hommes et des femmes qui ont décidé de fabriquer en France...

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