La famille Tarbouriech dont l’exploitation est située entre Marseillan et Sète, à quelques encablures également de Montpellier vous invite à venir découvrir le métier d’ostréiculteur ! Une visite unique au milieu des tables que j’ai eu l’occasion de faire en compagnie de Romain et Florie Tarbouriech. Voilà de quoi vous donner envie de faire du pescatourisme dans le sud de la France…
Où suis-je : l’étang de Thau, Bouzigues et ses huîtres
Comme le vin de Banyuls ou les anchois des Pyrénées-Orientales, il y a les huîtres de Bouzigues dont le berceau est l’étang de Thau, le plus grand étang du Languedoc. Ici, on produit environ 13 000 tonnes d’huîtres par an soit 8,5 % de la production nationale.
Les prémices de l’élevage des huîtres remontent dans l’étang de Thau au début du 20ème siècle. A partir de 1925, Louis Tudesq et des Bouzigauds réussirent à mettre au point des techniques spécifiques d’élevage d’huîtres et de moules. Sur l’étang il n’y a pas de marée donc il a fallu transformer l’élevage à plat (côté Atlantique) en élevage en suspension, sur cordes.
Le saviez-vous ? On sait que les Chinois élevaient des huîtres il y a plus de 4000 ans. Les Grecs et les Romains pratiquaient une forme d’ostréiculture dès l’Antiquité. Quelque peu délaissées au Moyen Age, Louis XIV a redonné ses lettres de noblesse aux huîtres. D’ailleurs, l’huître plate aurait été la cause du suicide de Vatel, son maître d’hôtel. Vous vous souvenez de cette histoire ?
Visite chez des ostréiculteurs de l’étang de Thau : la famille Tarbouriech
La visite de l’exploitation Tarbouriech (société Médithau) est l’occasion de découvrir le métier d’ostréiculteur, d’y voir plus clair sur l’élevage des huîtres d’Atlantique et les huîtres de Bouzigues mais aussi de découvrir l’histoire de cette famille qui a eu une excellente idée pour venir concurrencer les huîtres de l’Atlantique. Toutes ces explications se font au milieu des tables à huîtres ce qui rend la visite encore plus agréable !
L’histoire brève d’une bonne idée
L’histoire des huîtres roses produites par la famille Tarbouriech est née suite au constat de Florent Tarbouriech que les restaurateurs étoilés préféraient les huîtres d’Atlantiques plutôt que les huîtres de Bouzigues, bonnes mais pas excellentes pour les chefs. Et voici que l’idée un peu folle a germée dans sa tête : et si je reproduisais le cycle des marées au beau milieu de l’étang de Thau ?
La vie en rose d’une huître rose : bronzage, sport et relaxation
Il a testé pendant un an sa petite idée en allant chaque jour dans sa barque relever des cordes de l’eau. Il a ainsi constaté que le taux de chair, la coquille et la nacre avaient changé. En sortant les coquilles de l’eau, l’huître se referme totalement afin de ne pas perdre son eau et devient donc plus charnue. Exposée au soleil, elle se dore la pilule et prend des reflets roses.
Convaincu par les tests, Florent a travaillé sur l’automatisation de la marée afin de pouvoir produire des tonnes d’huîtres roses. La marée solaire est née : le système breveté par l’entreprise Medithau fait remonter les cordes de l’eau en les enroulant sur des perches qui tournent grâce à l’énergie de panneaux solaires. Sur la fréquence des remontées et la durée d’exposition, Romain qui s’occupe de la visite, est resté volontairement mystérieux et pianote sur son smartphone pour nous faire une démo en live. Une belle preuve en tout cas qu’on peut produire des huîtres de façon traditionnelle tout en introduisant un volet technologique et geek. Est-ce l’avenir du métier d’ostréiculteur ? Aujourd’hui, la famille Tarbouriech produit 50 tonnes d’huîtres roses sur une production ostréicole totale de 400 tonnes.
En bateau, Romain vous explique son métier
Romain vous embarque sur son bateau pour vous expliquer son métier. J’ai beaucoup apprécié le fait qu’on puisse s’approcher des parcs et qu’on nous montre les différents stades de développement d’une huître. Les « bébés huîtres » qui font quelques millimètres sont regroupés dans des filets car trop petits pour être collés sur des cordes. Romain et son équipe doivent attendre qu’ils mesurent entre 1 cm et 3 cm pour les coller sur les cordes. Devinez combien d’huîtres ils peuvent coller par jour et par an ? La réponse pendant la visite… mais je vous garantis que vous allez être étonnés.
Conclure la visite en beauté : la dégustation
A mon sens, quand vous arriverez sur les lieux de la visite, cela vous paraîtra évident. Vous rêverez de vous caler dans l’un des salons extérieurs installés sur le ponton… Un lieu paradisiaque qui conclura en beauté votre visite : un petit verre de blanc, quelques huîtres Tarbouriech roses, une brazoucade (spécialité du coin), des palourdes… et un soleil qui viendra vous lécher délicatement les épaules… Après cela, si quelqu’un me dit encore que la visite d’entreprise c’est ennuyeux, je ne comprendrais plus ! Une visite qui fait voir la vie en rose.
